‘‘Je créé par instinct, par moment rêvé, par volonté de donner force à l’invisible.
Mes œuvres en sont la concrétisation.
Simplifiés, sobres, austères, sur le point de s’évanouir, monuments de fumée où quand la puissance résulte d’une
économie de moyens et de matière.
J’oscille entre la sorcellerie des rites de possession archaïques, le moulage mortuaire et la poésie qui parvient à les purifier, les
transcender.
Cette vapeur, cette absence, ce vide effrayant, la tension qu’ils génèrent.
Elle est là, parce qu’il y a quelque chose à sublimer.
Ces façades, ces traits, ces courbes, toutes ces couches, ces lignes qui s’entrecroisent, se chevauchent, comme autant de corps
entrelacés, c’est une abondance de sentiments diffus.
Mon premier Amour c’est la Sculpture, le rapport de force entre moi et le bois est un sentiment étourdissant et surtout un
extraordinaire défouloir qui entre parfaitement dans ma logique de création.
Détruire pour Aimer et Renaître.
A présent, vous me voyez en train de forger et frapper de toutes mes forces sur une enclume invisible avec un marteau de gaze.
Là où je voulais buriner, entailler, pétrir, j’applique une charpie d’infirmière ; là où je blessais, je panse.
Je souhaite communiquer et faire entendre ma fracture face à ce monde insensible et froid qui nous amène à poser la question suivante :
« Existons-nous vraiment ou sommes-nous dans l’éther ?
Les masques sont-ils l’allégorie à ce questionnement ? »’’